Aventure lumineuse

21 novembre

A l’occasion d’un souper théâtral, Jacques s’approche de moi et me demande si je ne m’occuperais pas de la conception lumière de la pièce qu’il est en train de monter avec La Boutade, La chambre Mandarine. Elle sera jouée entre le 19 février 2010 et le 20 mars à la salle polyvalente d’Auvernier. Il n’y a pas de tournée prévue ensuite, ce qui veut dire pour moi que je n’aurai pas besoin de plancher sur diverses formes d’éclairage mais une seule, à Auvernier.

15 décembre

Rendez-vous mardi soir au local de la troupe pour voir, la maquette du décor, une chambre d’hôtel, couleur mandarine. Le décor n’est pas encore terminé mais je vois déjà plusieurs problèmes tels qu’un grand miroir trônant au-dessus d’une cheminée et une fenêtre en fond de décor. Jacques m’explique que la fenêtre sera tantôt ouverte, tantôt fermée. On voit, par la fenêtre l’immeuble d’en face et, dans la dernière scène, un dialogue en contre-jour devant la fenêtre (fermée). Je pense qu’on peut résoudre le problème avec 2 petits PC derrière le décor. A voir sur place les emplacements. Dans le local de répétition, la cheminée, donc le miroir, ne sont pas dans leur emplacement définitif. En effet, la paroi qui supporte le miroir fera un angle de 90° par rapport au mur du fond et non pas 45° comme installé présentement, ce qui m’enlève une épine du pied, le reflet des faces dans la glace… Mortel pour un éclairagiste les miroirs.

Photographie du dessin du décor pour me donner une idée de ce qui va se passer.

16 décembre

Découvert un logiciel de commande DMX (DasLightVirtual Controller) avec un simulateur 3D à installer sur PC. Configuré scène , éléments de décor, projecteurs divers sur DVC-2, placé projecteurs selon mon idée sur le plan 3D. Essayé virtuellement l’éclairage de la chambre mandarine. L’effet est pas mal pour du virtuel. Déplacé une découpe et ajouté un PC650 derrière le décor pour un effet ombre chinoise au travers d’une fenêtre. Vu la direction des faisceaux le tout est bien balancé.

9 janvier

Rencontre avec Jacques au local de répétition pour un filage et discuter des dernières modifications. Il fait un froid de canard dans ce local (6°). Je lui soumets l’éclairage virtuel tel que je pense le concevoir en réalité. Pas d’objection de sa part.

Pour des raisons pratique et de place sur scène, la réception de l’hôtel qui devait être représentée par un décor amovible est purement et simplement supprimé. La scène sera jouée dans le décor de la chambre, sur le devant de la scène avec juste une découpe serrée sur les 2 acteurs. Je propose de former un rectangle lumineux avec cette découpe pour souligner la réception de l’hôtel, ce qui est bien vu. La première scène devant se dérouler à la réception de l’hôtel est remplacée par une échelle sur le devant de la scène. Le propriétaire de l’hôtel réparant l’enseigne de l’hôtel et par là, frappant les 3 coups. Il devrait être éclairé par deux latéraux de part et d’autre de la scène. Rendez-vous est pris pour le 13 février à la salle polyvalente pour le montage du décor et de l’éclairage.

22 janvier

Loué 4 PC650 et 4 PAR64 à la troupe du village voisin.

25 janvier

Rendez-vous avec les décorateurs pour discussion sur la possibilité d’installer une perche, un cadre au sommet du décor, au-dessus de la fenêtre pour fixer un petit projo (650W).

13 février

10h00, grand branle-bas dans la salle polyvalente, tout le monde où presque est là pour le grand déménagement. On s’affaire à décharger le camion de tous les panneaux du décor, des projecteurs appartenant à la troupe (5 PC). Pour ma part, j’apporte le matériel que j’ai loué à la troupe voisine. Montage du décor sur scène, constatations amères, il faudra tout reprendre le plan d’implantation.

La hauteur de scène est de 4m. Les porteuses sont fixées à même le plafond, donc inamovibles.

Suprême idiotie d’architecte, des panneaux rabat sons ont été montés devant les porteuses ce qui empêche tout montage de projecteur pour réaliser un contre. Ces panneaux servent aussi à cacher les gamelles (si disgracieuses), ce qui ajoute encore des ombres impossibles à éliminer sur le décor autrement qu’en bombardant depuis la face un éclairage trop violent.

La perche de fond de scène est inutilisable car se trouvant derrière le décor.

11h30, je commence à régler les gamelles afin d’avoir le plus de lumière possible et sans ombres pour l’éclairage de la surface de jeux.

12h30, pause déjeûner.

14h00, montage des PC1000, des découpes1000 sur la porteuse en salle, installation des latéraux (PC650) sur deux trépieds dans la salle, juste devant la scène.

14h30, établissement du patch situé très agréablement dans le local sous la scène servant aussi de loge des artistes.

15h00, pointage grossier des projecteurs. Les décorateurs me fixeront deux listes entre le panneau de décor de fond derrière la fenêtre afin que je puisse suspendre mes petits projos.

16h00, réglage fin de ce qui peut l’être, soit les faces, la découpe « réception », la découpe « accordéoniste » et les latéraux. Un problème surgit encore, sur les 6 projecteurs branchés sur le premier micropack (dimmers 1 à 6) (DMX A1) la lumière varie d’intensité sans rien toucher !!!. Reprise du fichage en éliminant ce micropack, changement d’attribution des adresses DMX pour ne pas avoir besoin de refaire un patch complet de la régie (il est plus simple de décaler les adresses DMX et de libérer le premier bloc que de repatcher le canal 1 avec le dimmer 7, etc.). 2ème essai, ouf çà fonctionne comme on dit chez Fust. Modification de la feuille de patch Avisé le concierge afin qu’il fasse le nécessaire pour réparer ce bloc de puissance ; on en a besoin pour jeudi au plus tard, soir de la générale.

18h30, ne pouvant plus rien faire, je rentre chez moi. On verra demain pour les derniers détails.

14 février

10h00, premier filage de la pièce permettant de régler la conduite lumière. Tout à l’air de bien se passer.

Début de l’après-midi, 2ème filage, en costume. Horreur !!! Le miroir au-dessus de la cheminée renvoie le faisceau du projecteur (soleil), situé derrière la fenêtre, dans la salle lorsque celle-ci est ouverte.

15h00, déplacement du petit projecteur de jardin à cour. Ouf, l’effet est toujours le même, le reflet dans le miroir en moins.

15h30, suite et fin du filage. Le jeux des éclairages fonctionne bien.

16 février

Répétition essentiellement pour les acteurs pour se familiariser avec la lumière et les bruitages divers (téléphone, etc). Je discute avec Jacques et Giuseppe l’accordéoniste sur la façon de réagir du musicien. Il est important qu’il réagisse avec la lumière qui vient sur lui, ce qui permet, durant les noir sur scène, de procéder aux divers changements d’accessoires. Le rayonnement de la découpe sur l’accordéoniste permet aux accessoiristes de faire leur travail sans lumignon, ainsi personne dans le public ne voit ce qui se passe, étant occupé à écouter et regarder le musicien. Réglage de la coordination de l’ouverture du rideau en début de spectacle ainsi qu’à l’entracte. Et, encore une tuile (une petite). Dans la 2ème scène, lorsque Thierry ouvre la fenêtre, les spectateurs se ramassent en pleine figure le faisceau du petit projecteur. Souvenez-vous, celui qui éclairait dans le miroir. Solution à trouver avant la générale.



18 février

Générale. La solution a été trouvée. Les décorateurs ont monté au maximum de la hauteur possible une barre permettant de fixer plus haut le PC derrière la fenêtre. Je m’assied au 1er rang, à cour, cette fois c’est la bonne. De cette place on ne voit plus ce projecteur. On peut jouer avec la fenêtre ouverte et, surtout conserver les effets de lumière du soleil se déplaçant durant la journée. On peut jouer. Cette fois c’est comme qui dirait une première avant la première.

19 février

Soir de la première. Il n’y a plus rien à faire que de jouer. Je suis un peu tendu comme à chaque fois. La salle s’éteint, la lumière s’allume sur l’accordéoniste et… C’est parti pour 7 représentations.



Bon spectacle avec La Boutade



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